" J’ai vu des centaines d’enfants se battre pour les ordures. J’étais sans voix. Je ne pouvais plus parler et je ne pouvais pas dormir la nuit. Vers minuit, je me suis agenouillé devant mon lit, j’ai levé les deux mains et j’ai supplié : Seigneur, aide-moi à faire quelque chose pour ces enfants” », raconte-t-il durant l'entrevue.
Le Père Pedro a aussi profité de cette occasion pour présenter son nouvel ouvrage intitulé : « Résiste ». Selon lui, ce livre parle de la résistance à toutes les injustices, les oppressions de l'être humain. "On résiste à la dépression
et au désespoir. Dieu seul sait combien de personnes vivent aujourd'hui dans une vie morose, alors, il faut résister", dit-il. Et de poursuivre : " La pauvreté est une injustice, elle vient de l'homme. Nous n'avons pas pris notre responsabilité et avons laissé une partie de nos frères et sœurs aux oubliettes. Il faut aller contre 'indifférence".
Il a aussi rappelé que le Centre Akamasoa a été construit par l’amour, la foi, la confiance et non pas l'argent. « J’ai dit à plusieurs reprises que je préférais avoir moins d’argent, mais plus de paix. A Madagascar, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais ils sont unis, ils s’entraident, ils prient. Nous nous sauverons ensemble, pas chacun de son côté ».
Depuis la création de son association, le père Pedro et son équipe de bénévoles ont réussi à arracher à la rue plus de 18 000 enfants malagasy. Actuellement, le centre accueille plus de 2000 familles vulnérables issues de la décharge d'Andralanitra. Quant au Père Pedro, il souffle ses 75 bougies.
Recueillis par Anatra R